vendredi 15 juin 2012

Trésor des Marseillais - Restitution des fragments de la frise, Delphes.

Cette phase de travail se base sur l'utilisation d'une chaîne d'outils photogrammétriques « Pastis-Apero-MicMac » développée par Le laboratoire du MATIS (IGN), qui permet de générer des nuages de points 3D plus ou moins denses par une mise en correspondance automatique des différentes photographies.

La génération d'un nuage de points se fait en attribuant à chaque pixels d'une image sa position dans l'espace. Un nuage de points est donc défini par un ensemble de points possédant des coordonnées X,Y,Z. Le nombre de points du nuage détermine sa densité. Durant cette campagne de relevés photogrammétriques, les 34 fragments encore existant qui ornaient la frise du Trésor des Marseillais ont été numérisés.

L'acquisition photographique
L’acquisition photographique de chaque fragment s’effectue selon trois phases distinctes (nécessaire par la suite pour effectuer les différents traitements informatiques).

Une phase préalable dite de «calibration», qui permet de détecter les paramètres internes de l’appareil photo, d'en déterminer sa géométrie et ainsi de corriger les distorsions liées aux différents éléments (lentille, capteur, etc...). Il s’agit d’une étape primordiale sur laquelle se basera tout le processus de traitement. La prise de vue pour la calibration s’effectue en prenant au minimum cinq photographies convergentes possédant un fort recouvrement entre elles (environ 80% de la surface).

L'étape suivante est la phase dite « d'orientation globale ». Elle a pour but de donner une vue d’ensemble de l’objet et permet d’établir une cohérence spatiale entre toutes les photographies, C'est lors de cette étape que le logiciel calcule des points homologues entre chaque photographie. Pour des fragments comme ceux-ci, les prises de vue ont été réalisées en tournant autour des objets avec un grand recouvrement (environ 80% de la surface).
 

L'étape suivante est la phase dite « d'orientation globale ». Elle a pour but de donner une vue d’ensemble de l’objet et permet d’établir une cohérence spatiale entre toutes les photographies, C'est lors de cette étape que le logiciel calcule des points homologues entre chaque photographie. Pour des fragments comme ceux-ci, les prises de vue ont été réalisées en tournant autour des objets avec un grand recouvrement (environ 80% de la surface).



Enfin a lieu une phase dite de « corrélation », à partir de laquelle les futurs nuages de points seront calculés. La corrélation s’effectue par groupe de minimum trois photographies convergentes et forme ce que nous appelons un «site de corrélation». Chaque « site de corrélation » se compose d'une image dite «maîtresse», les autres images sont appelées images « filles ». Le nombre de sites à réaliser dépend de la complexité de l’objet d'étude.
 
 
Pour réaliser cette acquisition, le choix du matériel s'est porté sur un appareil photographique numérique reflex Nikon D3X possédant 24 millions de pixels, une focale fixe de 50 mm et une focale fixe de 100mm, ainsi qu'un trépied avec rotule pour assurer une netteté à la photographie lorsque les temps de pause sont élevés.

Le traitement informatique

La chaîne d'outils photogrammétriques « Pastis-Apero-MicMac » s'utilise à partir de commandes lancées dans un terminal sans utiliser d'interface graphique. Elle comprend trois étapes principales qui se référent aux trois étapes d’acquisitions: la calibration, l’orientation globale ainsi que les différents sites de corrélations.

La première commande « Pastis » (Programme utilisant Autopano Sift pour les TiePoints dans les ImageS) consiste à détecter automatiquement des points homologues entre chaque photographie. À partir des points homologues calculés par « Pastis», on réalise avec la commande « Apero » (Aérotriangulation Photogrammétrique Expérimentale Relativement Opérationnelle), une calibration interne ainsi une calibration externe, qui correspondent respectivement aux étapes dites de « calibration » et de « l'orientation globale » dans le relevé photographique.

Une fois les images calibrées et orientées, on crée un fichier contenant un nuage de points réalisé à partir de tous les points homologues calculés par « Pastis » ainsi que la position de chaque photographie symbolisée par des pyramides. 


L'étape suivante consiste à dessiner un masque sur chaque image « maîtresse » des sites de corrélation. Un masque, dit « de corrélation », correspond exactement à la zone dont on désire obtenir le nuage de points. Les images «filles» permettent de placer chaque pixel (point du nuage de points) correctement dans l’espace tridimensionnel.

Lorsque le masque de corrélation est dessiné, on lance la dernière commande « MicMac » (Multi-Image Correspondance, Méthodes Automatiques de Corrélation) qui crée les nuages de points à partir des photographies géoréférencées lors de l'orientation globale par « Apero ».
 
  
Une fois les nuages de points obtenus, nous utilisons le programme de traitement de maillages 3D afin de les assembler et de générer un maillage automatique sur ceux-ci ; c'est-à-dire de créer, à partir des points, une surface ou un volume géométrique en plusieurs sous-éléments (triangles, quadrilatères, etc) afin d'obtenir un modèle polygonal numérique 3D. 

Une fois les fragments modélisés, ils sont replacés dans la restitution générale du Trésor des Marseillais et notamment dans la reconstitution de la frise figurée. 
 


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Laboratoire MAP-GAMSAU (UMR 3495 CNRS/MCC). [www.map.archi.fr]
Partenariat : La ville de Marseille dans le cadre de « Marseille capitale européenne de la culture 2013 » | L’École Française d’Athènes | Maud Mulliez.
[http://www.mp2013.fr/le-tresor-des-marseillais-500-av-j-c-leclat-de-marseille-a-delphes]