C'est
grâce aux techniques innovantes du relevé numérique - et plus
particulièrement de la photogrammétrie - qu’il devient aujourd'hui
possible d’établir une cartographie précise d’un des monuments les plus
impressionnants de Haute-Mésopotamie : la muraille de Diyarbakır. Si la
politique volontariste des pouvoirs public a engagé l’ensemble du site
historique urbain dans un processus de protection et de mise en valeur,
et dans une candidature pour l’inscription au patrimoine mondial de
l’UNESCO, il reste nécessaire, et même encore plus nécessaire, de
procéder à des études fines de ce monument remarquable et, pourquoi pas,
d’en acquérir une empreinte numérique susceptible de faire bénéficier
ce travail des développements les plus récents du traitement des images
par informatique. Les techniques de la photogrammétrie permettent en
effet d'obtenir, non seulement une sauvegarde numérique de la muraille
de Diyarbakır, mais également une « cartographie numérique» sur laquelle
s’inscriront les études à venir.
Au pied d’un rempart rythmé de nombreuses tours, développant plus de
5,5 kilomètres de courtines, présentant une hauteur pouvant dépasser les
12 mètres, le propos est d'acquérir une image fiable et numérique qui
puisse servir de cadre à toutes sortes d’études (architecturales,
historiques, épigraphiques…). Pour réaliser ce projet, nous avons choisi d'utiliser la « photogrammétrie». Avec
un objet aussi complexe et un environnement aussi difficile, la
muraille de Diyarbakır est un terrain suffisamment exigeant pour faire
de lui un lieu privilégié de l’expérimentation de ces méthodes
d'acquisitions. Même si la photogrammétrie connaît des avancées
considérables, elle ne reste encore utilisée qu'à des échelles de faible
ampleur. En effet, les tentatives d’enregistrer un élément aussi
imposant sont très peu nombreuses. De ce fait, outre l'obtention d'une
documentation de l'état actuel de la muraille de Diyarbakır, un des
enjeux majeurs dans ce projet est de mettre en place une méthodologie
d'acquisition à cette échelle.
Au
mois de juin dernier, l’équipe AMIDA a mis à profit ces techniques
d'acquisitions numériques, non seulement pour réaliser une action de
«sauvegarde par l’image» de cet ensemble patrimonial exceptionnel, mais
encore pour établir des documents analytiques réunissant les conditions
d’une étude architecturale fine. Pour ce faire, grâce à la puissance de
l'informatique et avec ce seul outil qu'est la photographie, nous nous
sommes concentrés sur la réalisation d'«orthophotographies». Ces images, en restant, comparables, après ajustements, à un
relevé classique, offrent des informations métriques précises et
permettent d'obtenir l'ensemble des éléments visuels de la muraille tels
que les matériaux employés, les dégradations, les altérations des
matériaux, etc...
Cette première mission de relevé est conçue comme première expérimentation. En effet, au vu de la complexité morphologique de la muraille, et de son environnement (végétations abondantes, habitations attenantes, ...), il était impossible de la traiter entièrement en une seule mission. Ainsi, durant le temps imparti, quelques 8500 photographies, permettant l'enregistrement des deux-tiers de la muraille, ont été réalisées. Un travail de relevé à également été effectué sur les fronts d'exploitations de carrières de basaltes dans lequel est construite la muraille.
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Projet AMIDA
Projet AMIDA
Partenariat
: IFEA - Mairie de Diyarbakır - Université
de Rome La Sapienza - MAP-GAMSAU UMR 3495 - CICRP Marseille